DEUIL: Deuxième partie : Traverser un processus de deuil

De Dr. Karine Côté, C.Psych.

Personne n’est à l’abri de vivre des expériences de pertes et de deuil, telles qu’une séparation, perte d’autonomie, changement dans notre mode de vie, licenciement, perte d’un être cher… Voici quelques stratégies pouvant aider à traverser l’expérience du deuil. 

Stratégies pour gérer le deuil

1) Étiqueter nos émotions, nos pensées et nos réactions, reconnaître qu’elles font partie intégrante d’un processus de deuil. Lorsque j’ai des clients endeuillés qui s’interrogent sur leur perte de motivation, leur difficulté à se concentrer ou à contrôler leurs émotions, je les invite à qualifier leur expérience comme une réaction normale liée à leur processus de deuil. Plus l’on comprend notre expérience, plus il est facile de la normaliser.

2) Consacrer du temps au contact et à l’expression des émotions. Nous savons que plus nous évitons les émotions, plus elles seront intenses et douloureuses. Être intentionnel avec quand et comment nous voulons exprimer nos émotions peut nous aider à mieux les gérer. Cela peut inclure la tenue d’un journal, regarder un film triste pour provoquer des pleurs ou parler à quelqu’un qui peut offrir de l’écoute active et du soutien.

Ces deux premières stratégies doivent aussi être suivies d’actions pour prendre soin de soi :

3) Pratiquer des activités d’autosoins régulièrement. J’encourage mes clients à identifier ce qui leur apporte de la joie et du réconfort, ce qui les aide à se sentir eux-mêmes, puis à l’intégrer dans leur routine quotidienne. Cela peut inclure l’activité physique, prendre de longs bains, socialiser, caresser son animal de compagnie – le but de ces activités est d’apporter un certain niveau d’apaisement.

4) S’offrir de l’autocompassion. Lorsque nous traversons une période difficile, la dernière chose dont nous avons besoin est de nous juger dans notre expérience. J’invite mes clients à s’offrir la même empathie qu’ils offriraient à tout autre être humain.

5) Demander du soutien. Bien sûr, il est important de prendre le temps de traiter notre propre expérience – mais nous avons aussi besoin du soutien de nos proches. J’invite toujours mes clients à contacter leur cercle de soutien, et à reconnaître qu’ils seraient présents pour leurs proches s’ils se trouvaient dans une situation similaire. Je leur rappelle aussi que le deuil est universel, les autres peuvent souvent nous comprendre mieux que l’on ne le croyait. Je les aide à reconnaître qu’ils ne sont pas un fardeau, mais un être humain qui traverse une expérience humaine et qui a besoin d’un contact humain.

Quand est-il important d’aller consulter en thérapie ? 

Il peut être important de consulter un professionnel de la santé mentale lorsque nous nous sentons coincés dans notre processus de deuil ou que nous pouvons identifier des signes de deuil complexe, tels que :

  • la douleur liée à la perte ne s’estompe pas
  • le fonctionnement quotidien est significativement impacté, incluant changements dans le sommeil et l’appétit
  • sentiments intenses de tristesse, de désespoir et de détachement
  • colère persistante
  • difficulté marquée d’accepter la perte
  • tendance à éviter tous stimuli qui rappellent la perte
  • incapacité à se concentrer sur autre chose que la perte
  • aucune capacité d’adaptation pour faire face à la perte
  • pensées et comportements autodestructeurs

Dans notre équipe au CPRI, nous avons de nombreux professionnels formés pour aider les individus à mieux comprendre leur deuil, ainsi que leurs émotions et besoins qui lui sont associés, à développer des stratégies d’adaptation, à apprendre à partager leurs expériences et besoins avec leurs proches et à redéfinir leur nouvelle normalité. N’hésitez pas à nous contacter et il nous fera plaisir de vous soutenir ! 

Dr. Karine Côté, C.Psych. est une psychologue et superviseure clinique au Centre pour les relations interpersonnelles (CPRI). Dr. Côté offre des services psychologiques aux adultes et aux couples éprouvant un large éventail de difficultés psychologiques et relationnelles liées aux troubles de l’humeur et anxieux, traumatismes, troubles alimentaires, troubles du sommeil et les blessures d’attachement. Elle travaille à partir d’une approche humaniste et intégrative, puisant dans diverses modalités de traitement, telles que l’approche psychodynamique et basée sur la mentalisation, la thérapie centrée sur les émotions et la thérapie fondée sur l’auto-compassion.

DEUIL: Première partie – Comprendre un processus de deuil

De Dr. Karine Côté, C.Psych.

Qu’est-ce que le deuil ?

Le processus de deuil est une expérience universelle. Le deuil peut être associé à différents types de perte, et peut provoquer un large éventail d’émotions et de réactions. Nous pouvons vivre un deuil émotionnellement, physiquement et mentalement, et sa durée, son intensité et sa gravité peuvent varier.

Le processus du deuil est typiquement lié à 5 étapes distinctes : 

  1. Le déni 
  2. La colère 
  3. La négociation 
  4. La dépression 
  5. L’acceptation 

Les étapes du deuil sont souvent présentées comme une séquence linéaire. Toutefois, le déni, la colère, la négociation et la dépression peuvent apparaître dans un ordre différent, une ou quelques étapes peuvent ne pas être présentes, ou peuvent apparaître plus d’une fois au cours d’un processus de deuil. En thérapie, il est important de valider et de normaliser l’expérience du client, de l’aider à comprendre leurs propres émotions et réactions, ainsi que leurs besoins sous-jacents.

Reconnaître les divers types de pertes

Le deuil peut être associé à un large éventail de pertes diverses. Il est souvent associé au décès d’un proche, mais il peut aussi être associé à :

  • Séparation ou divorce
  • Mortinaissance ou fausse couche
  • Maladie grave personnelle ou chez un proche
  • Perte d’indépendance ou d’autonomie
  • Perdre un emploi ou une opportunité
  • Changement significatif du mode de vie ou de la situation financière
  • Perdre les idéaux que nous avions pour nous-mêmes ou pour les autres

Distinction entre le deuil normal et le deuil complexe

Il est possible de différencier un « deuil normal » et un « deuil complexe ».

Le deuil normal est généralement associé à des pleurs, des troubles du sommeil, une perte d’énergie, des changements d’appétit, un isolement social, des difficultés de concentration, ainsi que des sentiments de colère, de culpabilité, de tristesse et de vide. Le deuil normal n’a pas de durée définie, mais après quelques semaines ou quelques mois, la « nouvelle normalité » s’installe tranquillement et nous apprenons à faire face à la perte.

Dans le deuil complexe, la douleur liée à la perte ne s’estompe pas et impacte significativement le fonctionnement quotidien. Le deuil complexe est associé à des sentiments intenses de tristesse, de désespoir et de détachement, à une colère persistante et à une difficulté à accepter la perte, à une tendance à éviter tout rappel de la perte, à une incapacité à se concentrer sur autre chose que la perte et à des pensées et des comportements autodestructeurs. Le deuil complexe peut être compris comme l’absence de capacités d’adaptation pour faire face à la perte.

Restez à l’affût à la deuxième partie de ce blog, où Dr. Karine Côté, psychologue clinicienne, offrira ses recommandations concrètes pour faciliter la gestion d’un processus de deuil.

Dr. Karine Côté, C.Psych. est une psychologue et superviseure clinique au Centre pour les relations interpersonnelles (CPRI). Dr. Côté offre des services psychologiques aux adultes et aux couples éprouvant un large éventail de difficultés psychologiques et relationnelles liées aux troubles de l’humeur et anxieux, traumatismes, troubles alimentaires, troubles du sommeil et les blessures d’attachement. Elle travaille à partir d’une approche humaniste et intégrative, puisant dans diverses modalités de traitement, telles que l’approche psychodynamique et basée sur la mentalisation, la thérapie centrée sur les émotions et la thérapie fondée sur l’auto-compassion.

Partie I : Traumatismes complexes et détresse relationnelle

Par: Katherine Van Meyl, M.A.

« Nous finissons toujours par avoir la même dispute. »

« Je deviens tellement en colère quand il ne m’écoute pas que je sens que je perds le contrôle! »

« Parfois, lorsque nous parlons, je m’évade dans ma tête et je pense à autre chose. »

« Quand je me sens comme ça, je la déteste, ce qui n’a pas de sens parce que je l’aime! »

J’ai remarqué que les gens entament une thérapie relationnelle lorsqu’ils se sentent « coincés », et qu’ils ont « la même dispute » de manière répétée avec leur(s) partenaire(s), ce qui leur procure un sentiment de colère, de ressentiment, de désespoir, de tristesse et de solitude. J’ai rencontré des gens vivre cela, quelle que soit la structure de leur relation (monogame, non monogame, kinky), leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Vous n’êtes pas seul·e! Cette situation est plus fréquente que vous ne le croyez.

En général, la situation que vous traversez est précipitée par quelque chose de réel. Par exemple, vous pouvez vous sentir rejeté·e et/ou en colère parce que votre partenaire vous a 

« coupé » la parole au cours d’une conversation. Lorsque vous essayez d’aborder la question avec votre partenaire, celle ou celui-ci se met sur la défensive (« ce n’était pas mon intention! »), ce qui vous met encore plus en colère. À la suite de cette expérience, vous pouvez ressentir le besoin de vous « échapper », vous renfermer sur vous-même ou vous laisser emporter par la colère à un tel point que vous menacez de mettre fin à la relation. La profondeur de vos émotions — c’est-à-dire la mesure dans laquelle vous les ressentez — est souvent le signe que quelque chose de plus complexe se trame. 

Là est la raison d’être de la thérapie : découvrir tous les aspects et les couches de ce qui se passe « sous la surface » dans nos relations et apprendre à différencier nos expériences passées de notre présent.

Si vous et/ou votre (vos) partenaire(s) vous reconnaissez dans ce qui est écrit ici, vous pourriez bénéficier de la thérapie de couple développementale pour traumas complexes (DCTCT). Ce traitement a été mis au point par la Dre Heather MacIntosh, C. Psych., pour aider les couples à faire face aux conséquences à long terme des traumatismes de l’enfance, notamment les traumatismes émotionnels, physiques et sexuels. Un grand nombre de clinicien·nes du CFIR-CPRI ont reçu une formation à cette approche.

L’objectif de la thérapie de couple développementale pour traumas complexes est d’aider les couples à apprendre à tolérer, comprendre et gérer leurs propres émotions et celles de leur partenaire, à comprendre le point de vue de l’autre et à être présent·es et engagé·es pour répondre aux besoins émotionnels et d’attachement de l’autre. 

Le traitement comporte quatre étapes. La 1re étape consiste à établir une relation avec le ou la thérapeute et à comprendre l’impact du traumatisme sur les relations, les styles d’attachement, la sexualité et la honte. Au cours de la 2ere étape, l’accent est mis sur le renforcement des compétences, en particulier les capacités de mentalisation et de maîtrise des émotions. Au cours de la 3e étape, la thérapie vise à comprendre comment vous et votre partenaire pouvez recréer certaines « scènes » traumatiques de l’enfance (les scénarios ci-dessus comportent probablement des éléments qui émanent d’expériences vécues pendant l’enfance). Sans la capacité de mentaliser et de maîtriser nos émotions, la 3e étape pourrait s’avérer trop difficile pour les couples. Enfin, à la 4e étape, l’apprentissage est consolidé et le traitement prend fin. Je vous en dirai plus à ce sujet dans un prochain billet de blogue! Ne manquez pas sa publication dans les prochaines semaines. 

Comme avec la plupart des modèles de traitement comportant des « étapes », les personnes en couple passent d’une étape à l’autre à leur rythme et selon leur gré tout au long du traitement. C’est normal! Ce modèle de traitement est un guide, mais chaque relation est différente et certaines étapes pourraient donc nécessiter plus de temps que d’autres.

Si vous et/ou votre ou vos partenaire(s) souhaitez en savoir plus sur les traumatismes, leur impact sur nos relations et la façon dont ils peuvent être traités, n’hésitez pas à me contacter.

Avec le bon accompagnement, il est possible de commencer à modifier ces schémas relationnels dans votre couple.

Katherine Van Meyl, M.A., est une thérapeute psychodynamique au Centre Pour les Relations Interpersonnelles. Katherine travaille avec des individus, des couples et des familles en prêtant une attention particulière à la détresse relationnelle, aux traumatismes et au SSPT. Katherine est supervisée par le Dr Dino Zuccarini, C. Psych. pour les adultes et les couples et par la Dre Lila Hakim, R. P., C. Psych. pour les familles. 

L’autocompassion, qu’est-ce que c’est?

Par: Natalie Guenette, R.P.

L’autocompassion c’est de reconnaitre la souffrance et la douleur que vous ressentez tout en vous offrant de la bienveillance. L’autocompassion c’est aussi ne pas se juger pour des erreurs et des imperfections, et accepter que cela fait partie de l’expérience humaine. S’offrir de la compassion c’est d’accepter ce qui vous rend humain plutôt que de résister aux obstacles et aux difficultés rencontrées. L’acceptation ne veut pas dire être en accord avec la souffrance ressentie, mais plutôt reconnaitre qu’elle fait partie de votre expérience émotionnelle actuelle. 

Les recherches ont montré une corrélation entre la résilience, la qualité de vie, l’estime de soi et la satisfaction au travail chez les participants qui se sont offerts de l’autocompassion. 

Kristin Neff, psychologue, propose trois éléments clés de l’autocompassion, soit la bienveillance envers soi-même, se connecter au sens d’humanité commune, et la pleine conscience (mindfulness). Être bienveillant signifie de vous offrir le même soutien que vous offririez à une autre personne, en plus d’accepter vos erreurs sans jugement. Le deuxième élément clé de l’autocompassion veut simplement dire de normaliser les difficultés et échecs que vous rencontrez et reconnaitre que cela fait partie de l’expérience humaine partagée par tous. Enfin, la pleine conscience est une pratique qui implique de prendre conscience du moment présent, de vos émotions et pensées tel qu’ils sont.

Les conseillers, psychothérapeutes et psychologues à CFIR sont disponibles pour vous accompagner à développer votre autocompassion et votre bien-être global. Contactez-nous pour prendre rendez-vous https://addme.cloud/form/cfir-intake.  

Visitez nos nouvelles sections du CPRI (Centre pour les relations interpersonnelles – services en français) et de la Clinique TCC .