5 éléments pour une relation saine

Natalie Guenette, M.A., P.A.

Qu’est-ce que cela signifie d’être dans une relation saine ? De nombreux éléments sont importants dans une relation, tels que la communication ouverte et la réciprocité. Le Ontario Psychological Association suggère que « lorsque nos relations sont solides, nous sommes plus résilients face au stress et aux difficultés. Mais lorsque nos relations sont tendues, nous sommes plus susceptibles d’éprouver de l’anxiété, de la dépression et des comportements d’adaptation inadaptés » (The psychology of relationships: Connections for better well-being, 2023).

Le Crisis and Trauma Research Institute (CTRI) identifie 5 éléments d’une relation saine. Explorons-les.

  1. Le respect
  2. Les limites
  3. Le partage du pouvoir
  4. Avoir un cadre pour la gestion des conflits
  5. L’adaptabilité et la flexibilité

Le respect

Dans les relations, le respect consiste à permettre à chaque membre d’être tel qu’il/elle est. Il s’agit d’accepter leur personnalité, leur individualité, leurs opinions uniques, leurs pensées et leurs sentiments et de reconnaître que chacun.ne a le droit de s’exprimer dans la relation. Le respect consiste à conserver de l’espace pour que les différences existent ; malgré l’inconfort que cela peut créer en vous.

Limites

Les limites dans les relations concernent l’identification de vos limites afin que vos besoins soient satisfaits. Les limites individuelles sont fixées et communiquées entre les membres de la relation. Dans les relations où les enfants sont impliqués, leurs besoins doivent être priorisés et des limites doivent être fixées afin de les protéger des défis et des conflits des adultes.

Partage du pouvoir

Cela signifie que toutes les personnes impliquées dans la relation peuvent coexister et qu’il y a un espace pour que chacun.ne puisse partager ouvertement et librement ses pensées, ses émotions et ses opinions sans crainte de conséquences. Il est important de tenir compte de l’âge des personnes dans les relations (c.-à-d. : il est normal que les parents et les adultes prennent plus de décisions et aient plus de responsabilités que les enfants. Cela ne signifie pas, cependant, que les désirs et les besoins des enfants ne sont pas pris en compte). Les risques que les relations deviennent malsaines sont accrus lorsqu’il y a un déséquilibre de pouvoir.

Avoir un cadre pour la gestion des conflits

Le quatrième élément consiste à avoir des règles sur la façon dont les conflits seront gérés. Les conflits sont stressants et peuvent déclencher des émotions inconfortables. Pour cette raison, avoir une structure pour la gestion des conflits peut aider à naviguer dans l’inconfort que le conflit peut susciter en vous et d’autres membres de la relation. De plus, parce que nous réagissons tous différemment aux situations stressantes, il est important de discuter ouvertement des meilleures façons de gérer les conflits pour toutes les personnes impliquées (par exemple : avoir un code pour vous rappeler de prendre du recul ; prendre une pause de 10 minutes lorsque la conversation s’intensifie avant d’y revenir ; etc.).

Adaptabilité et flexibilité

Le cinquième et dernier élément d’une relation saine consiste à s’adapter et à faire preuve de souplesse pour essayer de nouvelles façons de travailler ensemble dans des situations stressantes. Il s’agit également de vouloir travailler en équipe vers un objectif collectif, tel qu’avoir une relation saine.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez éprouvez des difficultés dans leurs relations, sachez que CFIR-CPRI a de nombreux clinicien.ne(s) disponibles pour vous aider à renforcer vos compétences afin d’améliorer vos relations.

Références: 

Coburn, S.C. (2021). Family Violence [Workshop]. Crisis and Trauma Research Institute.

The psychology of relationships: Connections for better well-being. Ontario Psychological Association – The Psychology of Relationships: Connections for Better Well-Being. (2023, December 21). https://www.psych.on.ca/Public/Blog/2023/the-psychology-of-relationships

Natalie Guenette, M.A., P.A. est psychothérapeute autorisée au Centre pour les relations interpersonnelles (CPRI). Elle offre des services de psychothérapie individuelle en ligne et en personne à des adultes en français et en anglais. Natalie offre des services aux personnes qui éprouvent un large éventail de difficultés liées aux relations interpersonnelles, à l’anxiété, à la dépression, à l’estime de soi, aux traumatismes et à la consommation de substances. Elle travaille à partir d’approches humanistes et psychodynamiques et intègre une variété d’interventions thérapeutiques de la thérapie centrée sur les émotions (TCE) et de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

Partie I : Traumatismes complexes et détresse relationnelle

Par: Katherine Van Meyl, M.A.

« Nous finissons toujours par avoir la même dispute. »

« Je deviens tellement en colère quand il ne m’écoute pas que je sens que je perds le contrôle! »

« Parfois, lorsque nous parlons, je m’évade dans ma tête et je pense à autre chose. »

« Quand je me sens comme ça, je la déteste, ce qui n’a pas de sens parce que je l’aime! »

J’ai remarqué que les gens entament une thérapie relationnelle lorsqu’ils se sentent « coincés », et qu’ils ont « la même dispute » de manière répétée avec leur(s) partenaire(s), ce qui leur procure un sentiment de colère, de ressentiment, de désespoir, de tristesse et de solitude. J’ai rencontré des gens vivre cela, quelle que soit la structure de leur relation (monogame, non monogame, kinky), leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Vous n’êtes pas seul·e! Cette situation est plus fréquente que vous ne le croyez.

En général, la situation que vous traversez est précipitée par quelque chose de réel. Par exemple, vous pouvez vous sentir rejeté·e et/ou en colère parce que votre partenaire vous a 

« coupé » la parole au cours d’une conversation. Lorsque vous essayez d’aborder la question avec votre partenaire, celle ou celui-ci se met sur la défensive (« ce n’était pas mon intention! »), ce qui vous met encore plus en colère. À la suite de cette expérience, vous pouvez ressentir le besoin de vous « échapper », vous renfermer sur vous-même ou vous laisser emporter par la colère à un tel point que vous menacez de mettre fin à la relation. La profondeur de vos émotions — c’est-à-dire la mesure dans laquelle vous les ressentez — est souvent le signe que quelque chose de plus complexe se trame. 

Là est la raison d’être de la thérapie : découvrir tous les aspects et les couches de ce qui se passe « sous la surface » dans nos relations et apprendre à différencier nos expériences passées de notre présent.

Si vous et/ou votre (vos) partenaire(s) vous reconnaissez dans ce qui est écrit ici, vous pourriez bénéficier de la thérapie de couple développementale pour traumas complexes (DCTCT). Ce traitement a été mis au point par la Dre Heather MacIntosh, C. Psych., pour aider les couples à faire face aux conséquences à long terme des traumatismes de l’enfance, notamment les traumatismes émotionnels, physiques et sexuels. Un grand nombre de clinicien·nes du CFIR-CPRI ont reçu une formation à cette approche.

L’objectif de la thérapie de couple développementale pour traumas complexes est d’aider les couples à apprendre à tolérer, comprendre et gérer leurs propres émotions et celles de leur partenaire, à comprendre le point de vue de l’autre et à être présent·es et engagé·es pour répondre aux besoins émotionnels et d’attachement de l’autre. 

Le traitement comporte quatre étapes. La 1re étape consiste à établir une relation avec le ou la thérapeute et à comprendre l’impact du traumatisme sur les relations, les styles d’attachement, la sexualité et la honte. Au cours de la 2ere étape, l’accent est mis sur le renforcement des compétences, en particulier les capacités de mentalisation et de maîtrise des émotions. Au cours de la 3e étape, la thérapie vise à comprendre comment vous et votre partenaire pouvez recréer certaines « scènes » traumatiques de l’enfance (les scénarios ci-dessus comportent probablement des éléments qui émanent d’expériences vécues pendant l’enfance). Sans la capacité de mentaliser et de maîtriser nos émotions, la 3e étape pourrait s’avérer trop difficile pour les couples. Enfin, à la 4e étape, l’apprentissage est consolidé et le traitement prend fin. Je vous en dirai plus à ce sujet dans un prochain billet de blogue! Ne manquez pas sa publication dans les prochaines semaines. 

Comme avec la plupart des modèles de traitement comportant des « étapes », les personnes en couple passent d’une étape à l’autre à leur rythme et selon leur gré tout au long du traitement. C’est normal! Ce modèle de traitement est un guide, mais chaque relation est différente et certaines étapes pourraient donc nécessiter plus de temps que d’autres.

Si vous et/ou votre ou vos partenaire(s) souhaitez en savoir plus sur les traumatismes, leur impact sur nos relations et la façon dont ils peuvent être traités, n’hésitez pas à me contacter.

Avec le bon accompagnement, il est possible de commencer à modifier ces schémas relationnels dans votre couple.

Katherine Van Meyl, M.A., est une thérapeute psychodynamique au Centre Pour les Relations Interpersonnelles. Katherine travaille avec des individus, des couples et des familles en prêtant une attention particulière à la détresse relationnelle, aux traumatismes et au SSPT. Katherine est supervisée par le Dr Dino Zuccarini, C. Psych. pour les adultes et les couples et par la Dre Lila Hakim, R. P., C. Psych. pour les familles.